Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 14:15


Lire de la poésie est chose difficile. Il faut beaucoup de phrases quelconques plus ou moins bien agencées pour que soudain, au détour d'une strophe, quelques mots frappent juste et loin. Pourquoi ceux-là, cette fois-là ? Mystère ! Mais ces mots suffisent à justifier tout le reste et nourrissent la lumière dont la poésie habille les choses. Au moins dans la mémoire.


Juste quelques mots donc, extraits en désordre d'un texte de Yeats : les errances d'Ossian.



Mais la lune brillait à l'Occident pâli

Comme une blanche rose, et le bord du soleil

Se noyait peu à peu dans les bancs de nuages

Etagés autour de son orbe cramoisi

(...)


Comme des doigts de suie des arbres par milliers

Se levaient un à un des eaux tièdes de la mer ;

Ils étaient agités d'un tremblement sans fin

Et semblaient rythmer sur le coeur du soleil

Cette chanson des bois et son rire profond.


J'aimerais être là-bas quand monte la lune blanche

Quand sombre le rouge soleil et que s'estompe le monde.


W.B. Yeats, La rose et autres poèmes, traduit par Jean Briat, Points poésie, 1998, 23, 27, 29.



Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Un blog de Nature Writing
  • : Aimant la nature, la randonnée la philosophie et les récits de voyages, je vous livre ici des extraits, parfois commentés, de livres que j'ai aimés, en rapport, et si possible à l'intersection, de ces différents sujets.
  • Contact

Recherche

Archives

Catégories

Liens